vendredi 18 août 2017

Deux slams, deux ambiances...

Deux slams, deux ambiances ! Vous l'avez le jeu de mots ou pas ? *

Je me disais qu'en matière de slam ou d'écriture en général, il y a deux grands types d'approches  différentes, qu'il m'arrive de pratiquer : l'écriture posée, réfléchie, cérébrale, et l'écriture spontanée, crachée, viscérale.



L'écriture cérébrale nécessite de la concentration, du temps, parfois un dictionnaire voire un dico des rimes, d'aussi savoir compter jusqu'à 12 : je suis personnellement assez friand d'alexandrins, je ne sais pas si ça vient de mon prénom ou quoi, mais je trouve qu'ils sont agréables à l'oreille, surtout quand ils sont "parfaits", c'est-à-dire qu'il y a une césure précisément après le 6ème pied. Après, il peut m'arriver de versifier en décasyllabe ou en octosyllabes.
L'écriture cérébrale sera plus appréciée des lecteurs de poésie "classique", amateurs de sonnets par exemple (2 quatrains et 2 tercets le plus généralement soit 14 vers) mais sera moins adaptée à des émotions brutes qui souvent ont du mal à s'adapter à des carcans tels qu'un nombre de vers, un nombre précis de pieds, voire des rimes...

Dans ce cas, on passe dans la catégorie de ce que j'appelle l'écriture viscérale (parce qu'écrite avec les tripes), qui ne nécessite à part ces émotions brutes dont je parlais, qu'une ou plusieurs feuilles de papier et de quoi écrire. Je me trimballe partout ces derniers temps avec un petit carnet et un stylo, où je note en vrac des idées d'écriture, des expressions sémillantes entendues par-ci, par-là, des semblants de strophes qui s'entrechoquent dans ma tête. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai écrit le slam intitulé justement "Dans ma tête". J'avais 2-3 phrases que je me traînais en tête et je les ai inscrites sur mon carnet magique. Après les avoir rapidement remises en forme plus ou moins correcte, j'ai craché tout ce que j'avais sur le cœur, dans mon ventre et dans ma tête sur le papier. Les mots sont venus tous seuls, comme s'ils coulaient directement depuis ma tête jusqu'à mon stylo. Assis sur un banc, sous un arbre, sans personne pour m'emmerder, j'ai ainsi noirci quelques pages de mon fameux carnet sans jamais m'arrêter ou presque jusqu'au dernier mot que j'ai pour le coup très consciemment choisi pour finir sur une note positive puisqu'il s'agissait du mot "BONHEUR". C'est vrai que ce mot contrastait fortement avec le reste du texte fortement empreint de noirceur.

En matière de slam, il n'y a pas de règle stricte concernant le style, et c'est ça qui est intéressant car on trouvé un foisonnement incroyable de styles, de dictions, de niveau de langage, de thèmes abordés dans les textes : coups de gueule, textes humoristiques, textes intimes, émotion, pleurs, rires...
Personnellement, j'aime versifier et trouver des rimes, si possible les plus riches possible, mais il m'arrive parfois de cracher mes mots de manière plus bancale, moins normée. Après, une grande partie de l'intérêt du slam passe aussi par l'élocution du slammeur, mais ça c'est une autre histoire qui fera peut-être l'objet d'un autre article...

* Deux salles, deux ambiances ! (Ouais je sais, jeu de mots pourri !) Je sors... ➡️😋

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