mardi 25 juillet 2017

Le tourbillon de la vie

On continue avec un texte écrit cette fois plus récemment et spécifiquement à l'occasion d'une soirée slam en mars 2015. Ce texte est plus dans une veine poétique, en alexandrins, et dans le registre de l'émotion car il résonne très fortement en moi, il reflète mon état d'esprit de l'époque où je l'ai écrit.



Le tourbillon de la vie

La vie n'est pas du tout un long fleuve tranquille
Torrents, ruisseaux, maelströms, clapotis d'une presqu'île.
Tantôt on flotte, on coule, on se rattrape aux branches,
Et quand la mer est d'huile, on peut faire la planche.

Mais pour mieux voguer, on se construit un radeau
Et qui sait ? Un beau jour, atteindre l'Eldorado.
Les branches de notre arbre formeront l'ossature,
Les liens de l'amitié en seront les jointures,
L'amour de notre vie piment'ra l'aventure.
Ensemble, tenons la barre ! Le cap : progéniture.


Attention, moussaillon, début de l'odyssée :
Accroche bien ton cœur lors de la traversée
Tu y croiseras sans doute de vieux loups de mer
Que le chant des sirènes a rendus bien amers.
Garde-toi de tomber par-dessus l'bastingage,
A moins de vouloir battre des records à la nage :
Requins de la finance, maquereaux et morues,
N'attendent qu'une chose : faire de toi leur menu !

Alors dépêche-toi de remonter à bord,
De crier comme Haddock "mille milliards d'mille sabords!"
Avec tes camarades, vous jouerez aux pirates,
Compterez vos pièces d'or, debout sur les barriques
De rhum des Caraïbes ou bien de vieux picrate,
Sûr que de la vigie, vous verrez l'Amérique !

Hawaï ? Cornouailles ? Dubaï ? Grande Barrière de Corail ?
S'il vous plaît, Capitaine, laissez-nous l'gouvernail.
oublions un moment la pêche et le poiscaille,
Et qu'entre matelots, ensemble on s'encanaille.

Parmi le paysage, sans cesse réinventé,
On devine une plage, peuplée de Vahinés
Peut-être que certains, avec ces indigènes,
Feront une brève escale, pour mélanger leurs gènes.
D'autres préféreront, c'est leur droit, c'est leur kif,
L'aventure solitaire, à bord d'un frêle esquif.

Bientôt des matelots, devenus aguerris,
Rassembleront leurs forces pour s'envoler du nid.
Mais tels les goélands au large de Saint-Malo,
Ils ne s'éloigneront jamais loin du bateau.

Et quand le Capitaine, victime de symptômes,
Se sentant constamment assailli de fantômes,
Il faudra qu'ils reviennent très vite à l'abordage,
Et pour tenir la barre, il faudra du courage,
Car si l'on dit que la vieillesse est un naufrage,
Y'a pas d'places pour tout l'monde dans les canots d'sauv'tage.

Vous me pardonnerez ces propos bien amers,
Mais ce slam est aussi une bouteille à la mer.
Dans l'attente d'un vaisseau captant ce S.O.S.,
Faut se serrer les coudes, et puis serrer les fesses,
N'oubliant surtout pas que même par gros temps,
L'horizon de la vie, tous les jours, est changeant.

Devant nous, j'imagine une bande de dauphins
Qui nagent à nos côtés, nous montrant le chemin
Vers une île déserte aux merveilleux parfums,
Et c'est avec ce rêve que j'écris le mot "fin".

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