mercredi 26 juillet 2017

La généalogie, une affaire de famille

Quand on pense "généalogie", dans l'esprit du grand public, on pense souvent à des vieux croûtons épluchant des registres poussiéreux. Quelle n'est pas la surprise des gens la première fois que je leur fait part de ma passion pour la généalogie... Surtout quand je leur apprend que ce virus m'a contaminé dès mon adolescence...

Mais la généalogie, avant d'être une affaire de chercheur, de spécialiste des écritures anciennes et de connaisseur des subtilités des registres (si on veut progresser au-delà d'une certaine époque, il faudra quand même être persévérant), c'est avant tout une affaire de curiosité et d'envie de transmission familiale.
C'est l'occasion de discuter avec ses parents, grands-parents, oncles et tantes. C'est à la fois une étape nécessaire pour récupérer les documents qui constitueront la base de votre arbre généalogique (livrets de famille, actes de naissance, mariage et décès de vos aïeux...), mais aussi l'occasion de comprendre pourquoi Tata Gertrude est fâchée à mort avec Tonton Nestor, où d'apprendre toutes les légendes plus ou moins vraies qui circulent depuis des décennies dans la famille : vos recherches seront alors l'occasion de démontrer que la réalité a été quelque peu enjolivée ou bien édulcorée, ou que ce que vous preniez pour une jolie histoire à dormir debout était bien vrai.

Pour ma part, cette "aventure" a commencé dans les années 90, je devais avoir 13-14 ans environ. C'est mon tonton Guy (le frère aîné de ma maman) qui m'a transmis le virus. En fait, tout a commencé quand j'ai passé des vacances d'été chez mon oncle et ma tante. Je découvrais l'informatique, mon tonton autodidacte m'y ayant initié, n'ayant pas d'ordinateur à la maison.Après avoir goûté aux joies des jeux de plate-forme, mon tonton m'a donc inoculé le virus de la généalogie en me présentant les premières branches de l'arbre qu'il avait pu reconstituer du côté maternel. Et là, ma curiosité naturelle aidant, j'ai tout de suite voulu en savoir plus. J'ai donc voulu compléter cette ébauche d'arbre en complétant le côté paternel. Par chance, ma grand-mère paternelle était encore parmi nous à l'époque et au détours de parties de Scrabble endiablées ou avant les repas en famille, je me faisais une joie, aidé de mon papa qui avait (forcément) des souvenirs plus anciens que les miens, de solliciter la mémoire de ma Mémé. Bon, il fallait évidemment prendre la mémoire de Mémé avec des pincettes, mais en tout cas, ça m'a donné des premières pistes de recherche.Pendant quelques étés, lorsque nous allions en vacances chez ma grand-mère (à 300km de chez nous), nous profitions d'être dans la région pour collecter ses souvenirs, faire le tour des cimetières en quête de noms concordants et de dates éventuelles, de parcourir quelques registres d'actes dans les mairies alentours, et même d'exploiter les microfilms entreposés aux archives départementales.


Nous avons pu, ainsi, remonter l'arbre sur 4 ou 5 générations, sans pouvoir aller beaucoup plus loin, la distance à laquelle nous habitions et l'absence d'archives en ligne rendant la tâche complexe voire impossible. L'arbre est donc resté quasiment en l'état pendant des années, fort d'à peine plus d'une centaine d'individus. C'était frustrant, mais c'était ainsi !Puis, quelques années plus tard, la révolution Internet ayant fait son oeuvre, les connections haut-débit accessibles et les archives départementales ouvertes au public se sont multipliées... Oh joie pour le généalogiste amateur !





Exemple d'acte de mariage d'un couple d'ancêtres trouvé sur le site des AD des Yvelines



Les premiers départements à pouvoir être exploité, pour ma part, ont été l'excellent site des AD des Yvelines (côté grand-père paternel) et la Charente-Maritime et les Deux-Sèvres, puis la Vendée (très bon outil avec la recherche par noms) côté grand-mère maternel.Du côté paternel, hélas, les recherches se heurtaient rapidement à un mur : hormis les informations récupérées directement en mairies et collectées en se déplaçant aux archives départementales de Limoges, nos ancêtres se situant intégralement en Haute-Vienne de ce côté de la famille nous étaient complètement inconnus, faute de communication au public des AD87 en ligne. Cet état de fait a perduré jusqu'à 2015, alors que 95% des archives départementales étaient d'ores et déjà en ligne. Enfin, tout vient à point à qui sait attendre !

Des recherches ont pu être entreprises malgré tout côté paternel avant la mise' en ligne d'une partie des AD87, notamment grâce à l'adhésion à une association d'entraide généalogique, le Cercle Généalogique de la Charente Poitevine, qui a dépouillé un certain nombre d'archives des départements 16, 86 et 87, dont certaines communes intéressaient ma famille.Grâce aux puissants outils de recherches de Geneanet, plus récemment, j'ai également pu remonter certaines branches maternelles et paternelles, notamment à l'aide de généalogistes amateurs, parfois cousins éloignés, mais toujours prompts à venir en aide en confrontant les résultats de leurs propres recherches avec les miennes ou en m'envoyant gentiment des registres entiers de communes pour que je puisse fouiller toujours plus dans l'histoire familiale. Qu'ils en soient tous ici sincèrement remerciés !
Enfin, comme la généalogie est pour moi symbole de partage, quoi de plus normal que de vouloir enrichir encore plus mon arbre en y adjoignant des recherches du côté de ma compagne, qui d'ailleurs ne sont pas moins intéressantes. En effet, ces recherches m'ont permis d'explorer d'autres départements voisins (principalement l'Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique), mais également des plus "exotiques" avec une branche qui s'étend étonnamment en Auvergne (plus précisément dans le Cantal) et une autre au Luxembourg, avec la joie de découvrir des actes en Latin et en Allemand... Tout un programme ! Ce fut d'ailleurs l'occasion de réviser mes cours d'histoire, redécouvrant que le Luxembourg à une époque - après les conquêtes révolutionnaires et napoléoniennes - faisait partie des départements français (en l’occurrence le département des Forêts pour ce qui concerne la famille de ma compagne).


Pour conclure, je dirais que la généalogie, c'est comme un coffre au trésor : on trouve le coffre, on croit avoir touché à notre but, puis on ouvre le coffre, et on découvre des surprise, puis on fouille dans le coffre et on découvre des choses qu'on n'avait même pas imaginées. Bref, chaque avancée n'est que le prétexte pour chercher plus avant, pour s'intéresser aux conditions de vie de l'époque, aux différentes régions traversées par nos ancêtres, à leurs professions -communes ou insolites-, aux différents événements quotidiens ou extraordinaires qu'ils ont pu rencontrer dans leur existence.La généalogie, c'est donc avant tout une affaire de curiosité, et bien plus qu'une activité centrée sur le passé, c'est quelque chose qui permet de maintenir un lien social entre les générations !

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